dimanche 29 avril 2007

Ce n'est pas tant le rêve que nous poursuivons qui compte, mais le chemin que nous empruntons pour y arriver.

dimanche 22 avril 2007

l'essentiel

(parenthèse sentimentale)

Elle est assise à coté de lui et le regarde lire. Quelques minutes plus tôt, elle lui a demandé pourquoi il l'aimait. Un peu surpris, il a d'abord hésité. Il a cherché à éluder la question. Mais son égo littéraire a vite repris le dessus. En moins de trente secondes, il lui proposait une réponse en trois parties (faisant la petite erreur de dissocier le fond de la forme cependant), un mot doux en guise d'introduction et un baiser pour figurer la conclusion (là encore, l'ouverture y était mais que dire du résumé?!). Retour à son livre.

C'est alors qu'elle se renvoie elle-même la question. Car au fond, il s'agissait plutôt d'une question rhétorique; elle ne cherchait pas vraiment sa réponse. De nombreuses idées lui viennent à l'esprit. Elle pourrait, elle aussi, en faire un joli plan. Son esprit s'évade cependant ailleurs et vient se fixer sur l'image de ses amis; ces quatre amis qui pourtant vivent si loin d'elle. Pourquoi les aime-t-elle? Et là, aucune réponse. Rien. Pas un soupçon d'idée. Un bonheur immense l'envahit. Elle les aime d'une manière incommensurable, irrationnelle. Sans raison. Elle les aime parce que. Point.

L'essentiel est là.

Elle sait.

vendredi 20 avril 2007

Futilités

Faire le chat au soleil. Se croire sur une île grecque.

S'é-ti-rer. Lentement. En sentant tous ses muscles se détendrent; lâcher prise.

Fermer les yeux. Laisser le soleil nous caresser. Sentir chaque rayon sur notre peau, comme autant de premiers baisers. Laisser le vent s'inflitrer sous la chemise, au creux des seins. Percevoir les frissons qui parcourent notre échine lorsqu'il suit le galbe de notre jambe et s'aventure plus avant.

Apprécier.

Soupirer sans retenue. Se sentir désirable. Faire durer le plaisir.

Ouvrir les yeux et constater cette merveilleuse nouvelle: le beau temps est enfin là.

mardi 3 avril 2007

Rien bis

Derniers jours. Pas d'apocalypse. Pas de destruction massive. Pas plus de navette intergalactique que de superhéros. Juste quelques bips familiers dans la machine; quelques portes qui se ferment; quelques pièces qui tintent au fond du tiroir caisse. Les livres conservent leur odeur; les aimants continuent de se décrocher; les clients se succèdent, décidés, perdus ou en avance à un rendez-vous. bref! les choses poursuivent leur existence autonome.

1 an, 7 mois et 9 jours. Un simple survol. Qu'ai-je appris? Qu'ai-je découvert? Ce temps égaré ressemble à l'atterrissage d'une libellule sur un nénuphar: un déplacement d'air microscopique.

Demain et le jour suivant, je ne serai pas à mon poste habituel. Je m'en vais faire la mondaine. Solitaire parmi d'autres solitudes. Sourires en porcelaine. Mots d'esprit et regards intéressés. Drôle d'adieu tout de même! Pas même l'occasion de revoir mes habitués: le professeur au Devoir, le client des revues du vendredi, mon poseur d'affiches avec qui je discutais de théâtre et de danse, cet argentin au chapeau de feutre, cette prof d'histoire si exigeante et si gentille, la petite madame du café -"il n'est pas encore arrivé, le café?!"-, l'acheteur de Philosophie, et le petit monsieur du change. Oh! Beaucoup trop de gens en fait pour les énumérer ici. 1 an, 7 mois et 9 jours. On a le temps de reconnaître les visages. Merci d'avoir pris la peine de discuter avec moi. Merci de me saluer quand vous me croisez sous d'autres latitudes. Merci de m'avoir demandé "ça va" avec un réel intérêt et d'avoir écouté la réponse.

Je suis sentimentale que voulez-vous? Dimanche, les rires d'une famille qui se séparait sur ma rue après une promenade ensoleillée m'ont émue aux larmes. Une catastrophe! C'est sûr.

Je donne donc à ma vie un nouveau tournant. Je souhaitais ardemment être professeur de littérature. Mais je n'en pouvais plus de ce travail répétitif; de cette léthargie. Alors, en attendant le poste tant convoité (mes cv étant faits, je vais quand même les envoyer pour la rentrée de septembre: il faut savoir terminer une tâche, la boucler. Les choses laissées en plan ne font plus parti de ma vie- résolution d'avril-), je vais découvrir une nouvelle facette de ma personnalité.

D'autres habitués, d'autres portes, d'autres petits riens.