dimanche 22 juillet 2007

Montréal

J'aime Montréal. Follement.

Beaucoup d'immigrés disent aimer le québec. Oui, bien sûr, comment ne pas aimer ce pays? Mais moi, mon coeur s'est arrêté à Montréal. Il y est resté figé. Cette ville l'a happé tout entier.
Mon corps vibre pour cette ville. Il est cette ville. Il n'y a ni barrière, ni barbelés pour nous séparer. Je suis et je resterai une partie de cette île urbaine et cosmopolite.

J'aime Montréal. Comme je n'ai probablement jamais aimé personne.

Les odeurs des usines à pain; les ruelles bondées d'enfants; les nids-de-poule et les rues trop étroites; les parcs si verts et si grands qu'ils laissent un goût de randonnée dans nos chaussures; l'élégance de Mado; le courage des joggeurs matinaux; le pont Jacques Cartier qui nous offre la plus belle image du monde quand on rentre de week-end et que la nuit tombe sur les buildings; les escaliers extérieurs bleus, pis roses, pis verts, pis jaunes; le marché Jean-Talon et son overdose de couleurs et d'odeurs; les pistes cyclables qui nous laissent croire que l'Asie est à deux coups de pédales; les sandwichs à étages du Santropol; les films décalés du cinéma du Parc; les terrasses ensoleillées.

Oui, j'aime Montréal. Je ne m'en rends jamais aussi compte que lorsque je quitte la ville pour quelques jours.

Je suis chez moi ici. Cette ville a toujours été en moi. Processus de reconnaissance mystique. Symptomes physiques du manque et du plaisir assouvi.

Montréal est en moi comme je suis en elle.

J'aimerais parfois y être avec toi.

mardi 10 juillet 2007

notice de fonctionnement

À la sortie du métro, alors que la jupe prend le large et que les cheveux renouent passionnément avec les années 80, il y a cet homme qui se retourne et qui, aussi surréaliste que cela puisse paraître, vous lance: "vous avez de bien belles chaussures!"

Cela fait-il trop longtemps que je ne me suis pas fait draguer? devrais-je, à mon tour, complimenter Monsieur sur la couleur de ses chaussettes?

non, sérieusement, il aurait fallu dire quoi? "merci! vous aussi!"??

mardi 3 juillet 2007

Trop frisée

il y a la pluie qui tombe contre la fenêtre, celle qui nous a surpris au milieu du concert, et celle du Champ de Mars. la pluie de mes yeux, quelques fois.
on emprunte les baleines de parapluie d'Émilie. on se serre contre l'arbre protecteur. on fait de la buée, le nez contre la vitre froide. et on laisse couler, sans égard pour les mouchoirs de papier.
le Champ de Mars. en boucle. comme la pluie qui ruisselle. sans arrêt.
le Champ de Mars. le bruit des graviers. l'image noir et blanc.
le Champ de Mars. et ce qu'il n'a pas été.
en boucle. sans arrêt.
la pluie. buée. larmes. nuages gris. en boucle.
ce qu'il n'a pas été.