J'aime Montréal. Follement.
Beaucoup d'immigrés disent aimer le québec. Oui, bien sûr, comment ne pas aimer ce pays? Mais moi, mon coeur s'est arrêté à Montréal. Il y est resté figé. Cette ville l'a happé tout entier.
Mon corps vibre pour cette ville. Il est cette ville. Il n'y a ni barrière, ni barbelés pour nous séparer. Je suis et je resterai une partie de cette île urbaine et cosmopolite.
J'aime Montréal. Comme je n'ai probablement jamais aimé personne.
Les odeurs des usines à pain; les ruelles bondées d'enfants; les nids-de-poule et les rues trop étroites; les parcs si verts et si grands qu'ils laissent un goût de randonnée dans nos chaussures; l'élégance de Mado; le courage des joggeurs matinaux; le pont Jacques Cartier qui nous offre la plus belle image du monde quand on rentre de week-end et que la nuit tombe sur les buildings; les escaliers extérieurs bleus, pis roses, pis verts, pis jaunes; le marché Jean-Talon et son overdose de couleurs et d'odeurs; les pistes cyclables qui nous laissent croire que l'Asie est à deux coups de pédales; les sandwichs à étages du Santropol; les films décalés du cinéma du Parc; les terrasses ensoleillées.
Oui, j'aime Montréal. Je ne m'en rends jamais aussi compte que lorsque je quitte la ville pour quelques jours.
Je suis chez moi ici. Cette ville a toujours été en moi. Processus de reconnaissance mystique. Symptomes physiques du manque et du plaisir assouvi.
Montréal est en moi comme je suis en elle.
J'aimerais parfois y être avec toi.