mercredi 22 février 2017
Le cordonnier mal chaussé
lundi 22 août 2016
Souvenir du 13 juin 2010 (Extrait)
J'étais déjà rêveuse et fleur bleue.
J’allais au collège le cœur battant à l'idée de croiser Brice, Sébastien ou Cédrick. Les fins de semaine, seule dans ma chambre, je désespérais en attendant le lundi matin.
Je m'imaginais des histoires de chevaliers qui viendraient chanter sous mon balcon, me liraient des poèmes, m'apprendraient à patiner ou à conduire une moto. J’oubliais, l'espace d'un instant, que je vivais dans un petit village de banlieue parisienne cerné par les champs de betteraves ou de blé.
J'ai eu une adolescence heureuse, entourée par des amis formidables. Nos rêves devenaient réalité. Nous grandissions en pensant que le monde n'attendait que nous pour tourner et que toutes les merveilles du monde n'étaient qu'à un coin de rue.
Je croyais à l'amour passion ; celui qui dure toute une vie, qui vous transporte, qui vous colle à la peau.
Je rêvais de rencontrer cette personne.
J'avais de grandes aspirations.
Je voulais être comédienne, parcourir le monde et aimer avec un grand A. Comme dans les films, comme dans les romans.
Je voulais sentir ce sentiment qui vous enivre, vous fait tourner la tête, vous pousse à tous les excès, vous fait tout quitter sans regarder en arrière.
J'avais une confiance aveugle en ma bonne étoile. Je savais qu'elle mettrait cette personne sur ma route. J’étais prête. En attente.
Mais je n'ai jamais su être très patiente. J’ai toujours été curieuse. J’ai toujours voulu savoir, comprendre, avoir.
Un matin, tu étais là. En avance, comme moi. Sur l'escalier de secours. Les pigeons qui nous embêtaient. Premiers vrais mots échangés.
Et puis, tout s'est enchainé.
Je vois les images défiler devant mes yeux comme ces carnets de dessins qu'on feuillette très très vite et qui nous donnent l'impression de voir un film.
(zoom)
L'exposé à la bibliothèque. Ton doigt sur le bout de mon nez. Les sandwichs de la boulangerie. Tes baisers sur ma joue. Mon inscription pour l'Angleterre. Les bavardages de dernier rang. Mon corps allongé sur mon lit de petite fille, le téléphone qui brûle mon oreille. Les retours en RER, mon carnet sur les genoux, rêvant à ce garçon si gentil que je connais à peine. La salle de danse au rez-de-chaussée de la fac et le bruit de la porte qu'on essaye d'ouvrir mais qui résiste. Tes câlins.
(zoom)
L'ambassade du Canada. Les couloirs de la Fac et le dossier Erasmus. Tes lettres et tes mails. Mon anniversaire. Un refuge près de toi alors que P. était ivre mort. Le restaurant mexicain. Un banc dans le bois de Survilliers. Une dernière heure dans ma voiture, près de chez toi. Le Champ de Mars et ce qui n'a pas été. La pluie du Champs de Mars. Ta main. Les vendeurs de cartes des Halles. Tes câlins.
(zoom)
Le nouvel-an. Tes bras autour de moi pour me réchauffer, dans ce vieux lit de grand-mère. Cet instant suspendu, la nuit : tu me portes jusqu’à la table de jardin et tu es à genoux, prêt à me dire quelque chose, mais nous sommes interrompus. Tes câlins.
(zoom)
Cette discussion MSN avec C. Le coup de fil au milieu de la nuit.
(zoom)
Les conversations australiennes. Les rêves de venir te rejoindre. La couleur orange de MSN qui clignote.
(zoom)
Toi, en bas de mon escalier, ma mère un peu floue derrière. Le trajet de bus pour revenir de chez A. Le dernier verre sur le futon bleu, pêle-mêle. Le soleil et la simplicité de la vie cette semaine-là. Tes baisers, si longs, si doux, si près de mes lèvres. Comme si.... La musique à La Tulipe et cette évidence quand on danse. Ces 15 minutes de danse aussi en Islande. Définitivement cette évidence. Et toujours, toujours, tes câlins. Beaucoup trop longs, trop doux, trop tendres.
Alors bien sûr, il y a tous ces moments "awkward".
Les vendeurs de cartes des Halles. Le RER avant l'Australie. Ma main sous ton T-shirt en Islande et ton corps qui se sauve. Mes départs dignes des plus grandes tragédies. Mon comportement hyper possessif et jaloux. Et bien d'autres.
Et puis, il y a aussi tous ces "ratés" comme je les appelle.
Le cours de Voix et Mouvements. L’Angleterre. Le quai du RER. Le premier nouvel-an.
Et tous ces autres week-ends où j'ai voulu te dire, te parler, t'expliquer.
Bon, alors, je comprends, c'est un peu épeurant tout ça, écrit là, juste comme ça, devant toi.
J'avais cependant besoin de l'écrire. Car ce que je ressens (de mon point de vue du moins) n'est pas fondé sur rien.
Bien sûr, tous ces instantanés Kodak ne te disent probablement rien. Ils appartiennent à ma mémoire. À ce que je veux voir de nous.
Mais j'avais besoin que tu comprennes un peu mes égarements, mes coups d'éclats, mes moments proches de l'hystérie.
La personne que j'attendais à 15 ans, celle que j'espérais, je l'ai trouvée, tu comprends.
dimanche 21 août 2016
Suddenly I realized - two people isn't enough. You need backup. If you're only two people, and someone drops off the edge, then you're on your own. Two isn't a large enough number. You need three at least.
mardi 16 août 2016
Incertitudes.....
Après avoir publié mon malheureux texte de tantôt, je suis restée plusieurs minutes indécise devant mon écran. Je n'étais pas satisfaite.
Et ce n'était pas une question de style! (Bien qu'il ne casse pas quatre pattes à un canard comme dirait ma mère.)
Non, en réalité, c'est le fait d'avoir revisité cet événement. Cet épisode du champ de Mars.
Le Champ de Mars restera à jamais gravé en moi. En lui aussi. Je le sais.
Mais je ne sais pas si c'est si opportun de réécrire ce chapitre de nos vies maintenant. (Doute)
Le fait est que j'ai entrepris de créer un spectacle autour de notre histoire. Une histoire aux mille facettes et donc aux multiples pistes d'écriture et traitements scéniques.
Au début de cette aventure, j'ai eu peur que cela ne fasse resurgir des sentiments que j'avais oubliés. Et ce soir, assaillie par les doutes, j'ai cru que c'est cela qu'il se passait. (Soupire)
Mais en fait, je pense que je suis enfin parvenue à une relation saine, sincère et profondément enrichissante pour lui comme pour moi. Je ne veux juste pas lui laisser croire quoi que ce soit d'autre.
Non, en réalité, je me mens là encore. (Sourire) En fait, c'est simplement mon premier essai d'écriture sur le sujet. Et bien sûr, j'ai commencé par ce baiser manqué car pour moi il est forcément le symbole parfait de notre histoire que je considère, non pas de "manquée", mais plutôt de "décalée".
Alors je crois que mon indécision était simplement due à cette peur d'être jugée. Car après tout, qu'est-ce qui rend ce Champ de Mars si particulier? (Soulagement)
*
Je suis allée relire des courriels que nous nous étions envoyés et ma vraie matière est là.
J'ai compris ce qui me chagrinait. Mes tentatives de recréer ces moments magiques (ou tragiques) seront toujours vaines. Je ne suis plus la même personne. Mes sentiments, même s'ils sont toujours aussi forts, ne sont plus les mêmes. Alors que mes émotions de l'époque sont encore bien vivaces dans ma correspondance. (Espoir)
Je pense que ce spectacle va finalement prendre une tournure inattendue.
Souvenir en reprise
samedi 14 mai 2016
Thank you Lorelai Gilmore
(Parlant à sa mère)
"You need to develop a defense mechanism for dealing with grandma. Take me for example. I know there are many things in my life you don't approve of. Like this coach. [...] At one point in my life, you saying a coach that I carrefully picked out and paid off over eight month is terrible, might have hurt my feelings, but not anymore. Because one day I decided instead of being hurt and upset by your disapproval, I'm gonna be amused. Gonna find it funny. Even take a little pleasure in it. [...] Because this idea can set you free."
mardi 8 mars 2016
Home
Tu t'es approché discrètement de mon oreille et tu m'as dit très vite: "I'm moving back home" (oui, dans mes rêves -enfin, dans celui-ci-, tu parles anglais). Je me suis retournée avec surprise. Mon coeur n'a fait qu'un bond en te découvrant. Ton sourire était immense. Tu avais l'air si heureux, si fier de m'annoncer cette nouvelle.
Je me suis réveillée en sursaut, excitée par cette possibilité, mais je n'ai pas voulu te laisser partir si vite. J'ai somnolé encore un peu en profitant de ta présence réconfortante.
Et tu m'as accompagnée ainsi toute la journée.
Il est si bon de rêver.....