dimanche 27 mai 2007

True

I don't think couples are the future.

You need more than that. You need back up. [...] It's like that thing he told me Jon Bon Jovi said:

"No man is an Island"­.

(About a Boy, 2002)

vendredi 4 mai 2007

pour toi

Il y a des matins où le soleil ne brille pas assez fort; d'autres où mes yeux ne peuvent le supporter. J'ajuste ma vision. Je plisse un peu les paupières; les agrandis quand il faut. Et puis, je porte des chapeaux, des foulards, je mets de la crème; contre le vent, le froid, les brûlures.


Je m'entoure de livres, de films, de héros. Je les dévore sans faim, le ventre trop vide pour ressentir le moindre manque; le ventre trop plein pour vraiment en goûter les saveurs. De rares fois, je chavire, emportée par une vraie ivresse. Cela frappe fort. Je suis alors comme assommée, prise de vertiges. Mes yeux brillent. Larmes ou envie? C'est un besoin urgent de vivre. De comprendre pourquoi je suis "celle-là" et non une autre. Pourquoi ma vie semble si pleine de vides malgré les milliers de couloirs qui la forment. Mais après tout, qu'y a-t-il de plus vide qu'un couloir? Endroit sans âme, sans but, sans limite précise. On y pose des cadres de grand-mères, un porte-parapluie, une vieille étagère qui ne tenait nulle part. Peu d'intérêt est accordé à la lumière. Une vieille 40 watts fera l'affaire. Le papier va jaunir, puis se corner. Les plafonds vont se fissurer mais personne ne le remarquera. Un couloir.

Mais c'est aussi un lieu de passage. Passage d'une pièce à une autre. D'un monde à un autre. Endroit de mouvements, de déplacements. De stagnations aussi, parfois. Lors des partys, des rendez-vous. Endroit où l'on se réfugie pour échapper à la foule de la cuisine, à l'odeur âcre de cigarette du balcon, aux restes qui trônent sur la table du salon. Endroit d'intimité, d'attente, lors du premier dernier verre. Prolonger encore quelques instants la distance, atténuer l'angoisse. Faire monter le désir de se découvrir. C'est pour cela qu'aucune chambre n'est construite directement face à la porte d'entrée.

Je repasse certaines chansons en boucle plus de cent fois. Je réécoute la même phrase, le même accord, sans cesse. Je me saoûle de ces mélodies. Cela atténue ma voix et mon silence. Elles me portent ailleurs: dans des pays cent fois visités, cent fois découverts, cent fois perdus. J'y laisse des cailloux blancs, sachant très bien qu'ils seront devenus gris quand je les retrouverai. Et j'attends de comprendre le pourquoi de ce voyage. J'attends qu'une solution éclaire mon visage, fasse cligner mes paupières, me force à mettre des lunettes. Alors je verrai mieux. je comprendrai.

Savoir pourquoi la vie, ma vie, se teinte de gris parfois. Comprendre quelle magie lui donne cette belle couleur rosée certains matins. Savoir que le mélange des couleurs ne donne pas du noir mais du blanc. Que le blanc et le noir ne sont pas des couleurs. Et que c'est peut-être ça, le fin mot de l'histoire: un problème de vocabulaire; de définition.

Oui, il suffirait de s'outiller du bon dictionnaire.

J'y travaille.