dimanche 26 août 2012

Peu importe le sens profond du verbe aimer, tant que le sentiment est partagé.

vendredi 24 août 2012

Quand il ne te reste que Stephan Eicher et Déjeuner en paix pour extérioriser ta colère.
Quand tu en es réduit à crier ton chagrin et ton épuisement aux murs de ton salon.
Quand dormir ne fonctionne plus.
Quand rêver s'efface.


lundi 20 août 2012

Correspondance retrouvée - extrait


[...] En ce qui concerne les grandes amitiés, elles sont peut-être aussi rares que les jokers dans un jeu de cartes mais elles existent cependant. Seulement le temps peut les authentifier, lui qui contemple calmement toutes nos agitations, nos quêtes qui tendent plus ou moins consciemment vers un même but: la recherche du Bonheur. 
Mais où se trouve-t-il? Comment l'atteindre? Existe-t-il seulement?
Les poètes, les philosophes en proposent différentes visions, cheminements: une mer avec ses écueils, tempêtes, chants des sirènes, Charybde et Scylla... ses naufrages aussi; pour quelle destination?
Je ne connais malheureusement pas les réponses à toutes ces questions et certains se les posent durant toute leur vie. Faut-il voyager, lire, regarder autour de soi, en soi pour le trouver? Parfois nous rencontrons sur notre chemin des êtres qui nous accompagnent, partagent nos affinités, nous enrichissent dans différents domaines, nous soutiennent, nous inspirent, nous apportent cette vitalité nécessaire à toutes les créations, ambitions ou nos désirs de donner le meilleur de nous-même. Selon la voie choisie, la vie avec ses "hasards" (le destin, la providence ou bien Dieu encore selon les points de vues), nos volontés, ces liens se renforcent et deviennent parfois ceux d'une amitié rare ou basculent vers d'autres sentiments.
Le cœur et la raison se doivent de jouer de concert pour découvrir une réponse, l'unique réponse qui convienne. Harmoniser ces deux extrêmes n'est pas une tache aisée. [...]

(P.N., 21 Juillet 1997)

mercredi 15 août 2012

Peut-être est-ce la fatigue, l'excès de thé Chai, les vidéos mélancoliques, la noirceur des séries télé, les désaccords.
Mais je me couche avec l'impression d'avoir brisé quelque chose. 

mardi 14 août 2012

Vouloir brandir le poing et en même temps se cacher au fond de son lit.
Cracher l'air de ses poumons avec violence tout en s'écroulant en pleurs contre le mur craquelé de la cuisine.
Haranguer la foule des voyeurs alors que notre fragile silhouette s'efface dangereusement.

Contempler les possibles et n'obtenir que l'envers de la médaille.

jeudi 9 août 2012

J'ai absolument l'air d'une grand-mère ce soir. Je bois un thé, une bouillotte sur le ventre et un chat sur les genoux. J'ai mal au ventre, mon dos me fait souffrir et j'ai déjà envie d'aller me coucher.
Je suis habillée comme un épouvantail aussi. J'ai superposé différents morceaux au fur et à mesure de la soirée. J'ai commencé par enfiler mon bas de pyjama à pois que tu as déjà vu deux fois. Mais j'avais froid aux pieds alors je suis allée chercher une paire de bas rayés rose et blanc. Deux heures plus tard, en approchant de mon lit, j'ai enfin troqué mon tee-shirt noir contre ma chemise de nuit à fleurs "petite maison dans la prairie" (tout en gardant les pois et les rayures). Ne voulant pas me priver de la fraîcheur de la nuit et du vent qui fait danser mes rideaux, j'ai fouillé dans mon armoire à la recherche d'un peignoir d'été.

Et malgré tout, malgré les rayures, les fleurs, les couleurs qui jurent, malgré les maux et le thé qui fume, en passant devant le grand miroir de l'entrée, je me suis trouvée particulièrement jolie. Non, plus que jolie même. Je me suis trouvée belle ce soir.
et comme ça n'arrive pas très souvent, je tenais à le dire.

Je suis heureuse. Ça doit être ça.

Parce que c'est ici que ça devait être écrit...


C'est étrange comme soirée. Cette pluie. Cette humidité. Le bruit des voitures dans les flaques d'eau. La nuit qui ne veut pas vraiment tomber.
Comme un avant-goût d'automne.
Des gros pulls torsadés.

Je me suis fait un thé Chai. C'est approprié. La cardamome. L'anis étoilé.

Et j'ai allumé des bougies.
C'est très cosy.

lundi 6 août 2012


Les mots se battent dans ma tête. Aucun ne me satisfait pleinement. Je les lance pêle-mêle sur la page; les déplace; les observe un instant; essaye d'y trouver un sens; puis les efface en soupirant.

Mes idées ne sont pas claires. Mes sentiments non plus. Je ne sais pas si je dois être soulagée, triste, égarée ou blessée.

Il y a une douce ironie dans cette absence de sens. Dans ce blocage verbale. Comme un cadeau que tu m'aurais laissé avant de partir.

Au fond de moi, je sais très bien ce que je regrette. Ce qui est terrible. Ce qui me cloue au sol.
 
Je pleurs la fin des rêves, la fin du désir, la fin des possibles. 

*

"Derrière chaque fin se cache un commencement". 
Oui, nous essaierons de nous convaincre de cela.

mercredi 1 août 2012

Sur le théâtre


C'est au théâtre surtout qu'on sent la puissance de ces appels faits par le génie; on est comme transporté dans une sphère nouvelle; toutes les impressions se confondent; le plus fort aide le plus faible; l'enthousiasme grandit et se propage; il éclate par moments, puis le silence et l'attention redoublent; en sorte que dans cette multitude de spectateurs, dans ces acteurs qui vont et viennent, dans toutes ces pensées, il semble qu'il n'y ait qu'une pensée unique et un seul homme qui parle à un autre homme.

Alfred de Musset, Sur le théâtre, date inconnue.
Sand et Musset venaient de vivre une aventure merveilleuse, depuis la délicieuse et tendre amitié nouée au printemps, jusqu'à ces derniers mois de passion. Le jeune homme avait, Don Juan superbe de vingt-trois ans, triomphé des premières et sages promesses de camaraderie, éloigné peu à peu les familiers, vaincu les résistances d'un cœur qui aspirait plus à l'amitié affectueuse qu'à la passion. C'était le rêve de ses dix-sept ans, ceux de Cogners et du Mans, qu'il réalisait enfin, après avoir un temps douté de l'amour. Elle, était pleinement heureuse, encore émerveillée de cet emportement d'adolescent dont elle n'avait pas eu idée jusqu'à ce jour, surprise de n'avoir pas souffert et d'avoir pu s'écrier : "...Cet amour que je ne connaissais pas s'est révélé à moi sans aucune des douleurs que je croyais accepter." Il y avait de quoi enivrer les amants les plus passionnés. Un tel bonheur sans orage pouvait déjà suffire à meubler les rêves d'une vie entière. Et dans leur esprit ce n'était encore qu'un prologue.

(André Villiers, La Vie Privée d'Alfred de Musset, 1939)