dimanche 1 mai 2011

Misisippi Mike

J'ai l'impression de visiter la maison de ma grand-mère, dans laquelle je n'ai plus mis les pieds depuis que j'ai 14 ans. Tout est encore à sa place. Les meubles ont la même odeur rassurante. Les photos au mur sont familières. Il y a les mêmes fleurs dans le jardin. Et les marches en ciment de l'entrée sont toujours un peu cassées.
Et pourtant, c'est un peu comme si je n'étais plus chez moi. Je jette des coups d’œil furtifs, hésite avant de m’asseoir dans un fauteuil, n'ose pas allumer la radio.
Il n'y a personne pour m'attendre; l'espace est vide.
Comment agir? Comment même respirer? Y ai-je le droit? Suis-je encore une partie de ce tout?

Le plus drôle, dans tout ça, c'est que la véritable maison de ma grand-mère serait bien incapable de me faire ressentir ces émotions. Mon père y habite désormais et l'image de ma grand-mère a disparu. Il ne pourrait en aucun cas s'agir d'un espace familier.

Mais voilà, je suis de retour ici.
Et la radio chante : " I'll be back, I'll be Back! Yes, you know, I am coming home..."