mardi 27 mars 2007

Et après?

[...] Ils m'ont crue. Justement, ils avaient besoin d'héroïnes.

Réjean Ducharme, L'avalée des avalés, dernière page.

Que quelqu'un m'explique! Que quelqu'un vienne en aide à mon esprit malmené! Que quelqu'un écrive une dernière page; non, même pas, juste une dernière ligne!

Cash back

Parfois, l'amour se cache entre deux secondes. Un instant fugace, presque imperceptible. Pour le saisir, il faut savoir prendre son temps, ralentir le rythme de notre vie, dérouler le film en slow motion.

En somme, jouer un peu avec la réalité.

lundi 26 mars 2007

J'ai besoin qu'on me rassure, qu'on me berce, qu'on me bichonne. Je ne suis pas faite pour mourir vierge et martyre. Je suis une médane en transe. J'ai un besoin de tendresse surhumain et monstrueux. Cependant, le rire que j'ai qui rit de la tendresse que je veux est encore plus surhumain et monstrueux. Je ne pourrai jamais plus me permettre, sans la noyer de cynisme, de donner ou de recevoir la moindre caresse. Je réagis à une goutte de miel par une mer de fiel.

Réjean Ducarme, L'avalée des avalés, Gallimard, 1966.

jeudi 22 mars 2007

Rien

Six fois que je commence cette note et six fois que je l'efface. Il y a des soirs où rien ne sort car il y a trop à dire.

Nous verrons demain...

dimanche 18 mars 2007

dépression atmosphérique

La météo reste imprévisible, surprenante; elle se rit de nous. On range nos bottes de neige. On ressort ce caban noir tellement plus élégant que notre duvet de canard à col de loup. Adieu mitaines, tuque de mémère et foulard géant. On ouvre grand nos narines, cherchant à reprendre contact avec la nature, l'air frais de mars. L'odeur de terre mouillée, de gaz d'échappement et de crottes de chiens n'a rien pour nous rebuter. On s'installe dans cette idée. Oui, le printemps est arrivé.

Alors les barrières tombent. La confiance s'installe; la routine. On attend beaucoup de cette douceur. On ferme les yeux face au soleil, certain que tout va bien. Certain que tout est beau et à sa place.

Mais voilà qu'une tempête de neige s'abat sur la ville. Deux heures et tout est blanc. Tout est à recommencer. Il faut se remettre en alerte. Ressortir les chaussures. Réapprendre à marcher sur la glace. Faire attention. La météo reste imprévisible. Il ne faut jamais faire confiance aux premiers rayons de soleil. Il ne faut jamais se laisser aller à la douceur du mois de mars. Mars est un mois trompeur. Le dicton "En avril ne te découvre pas d'un fil, mais, en mai, fais ce qu'il te plait" s'est trompé d'une trentaine de jours.

Il en va de même en amour: les premiers rayons de soleil ne signifient pas l'arrivée du printemps. Changer de manteau trop vite provoque, à coup sûr, une bonne grippe.

samedi 3 mars 2007

Comme par hasard

[...] Le verbe est devenu du verbiage. Tout le monde a son mot à dire.

Le mot ne montre plus. Le mot bavarde. Le mot est littéraire. Le mot est une fuite. Le mot empêche le silence de parler. Le mot assourdit. Au lieu d'être action, il vous console comme il peut de ne pas agir. Le mot use la pensée. Il la détériore. Le silence est d'or. La garantie du mot doit être le silence. Hélas! c'est l'inflation. Ceci est encore un mot. Quelle civilisation! Il suffit que mes angoisses s'éloignent et je commence à parler au lieu de cerner la réalité, ma réalité, les réalités, pour que le mot cesse d'être un instrument de fouille; je ne sais rien du tout; cependant, j'enseigne. Moi aussi j'ai mon mot à dire.

Eugène Ionesco, Journal en miettes, Gallimard, 1967.

La cape n'est plus; le romantisme reste.

Descente du bus. La neige m'arrive jusqu'aux mollets. Deux ou trois pas et je suis rendue à mon coin de rue. S'approche doucement un petit monstre déneigeur de trottoirs. Il me sourit et veut me laisser traverser. "non, non!" je secoue la tête. "je vais par là". Son sourire s'élargit un peu plus. Ses chenilles s'ébrouent et il m'ouvre fièrement le chemin. Seule piétone à cette heure-ci, me voilà reine de la nuit.

Coup de chance!

oh mon dieu! oh mon dieu! je m'en vais voir Minuit le soir à l'Ex-Centris avec l'équipe artistique!
mon étoile est toujours là!

bon, maintenant, la question est: que vais-je mettre?!

vendredi 2 mars 2007

"élève motivée, très bonne connaissance, mais beaucoup trop bavarde"

Voilà ce qui résume 16 années d'études (sans compter la dernière).

On pourrait étendre cette constatation à ma vie. Et à ma recherche d'emploi. Je parle; je parle. Je fais des projets; que je partage. J'évoque les différentes possibilités. Je rêve tout haut. Bref! Je verbalise. Agencer ces mots en phrases grammaticalement correctes occupe tout mon temps. Tant et si bien que je n'en ai plus pour l'action, pour la réalisation de tous ces beaux rêves. Alors, ce matin, devant témoins (oui oui, je sais que quelques personnes visitent ce blog. Bon, il s'agit peut-être toujours de la même. Et celle-ci a peut-être un lien affectif avec moi. Ça ne compte donc qu'à demi. Mais ça compte quand même) et devant l'atmosphère cotoneuse imposée par la lourde neige qui enveloppe Montréal, je fais voeux de Silence.

Oui, de Silence.