mercredi 23 janvier 2013

Décors morcelé en mille éclats de lumières et de couleurs. Images kaléidoscopées.
Une bande son trop vieille pour nos quatre oreilles. Peut-être du Lou Reed. Perfect Day
Le grésillement du diamant contre le 33 tours. 
Au loin, le claquement mat des lanières de plastiques séparant la porte de la cuisine du jardin mal éclairé.
C'est une chaude journée de juillet qui tire à sa fin.
La fumée doucereuse et âcre du joint qui s'éteint dans le cendrier nous enveloppe d'une sérénité ambiguë.

Me balançant au rythme de la musique,  je m'écroule dans un éclat de rire à tes côtés, renversant par la même occasion la quasi-totalité de mon verre sur ta chemise. Te voilà parfumé au rhum de la Jamaïque que nous avons volé dans le bar de tes parents. Car les artistes ne boivent pas de bière. 
Tu soupires avec tendresse devant ma maladresse que tu ne peux que pardonner. Nous partageons la fin de ton alcool en pensant avec mélancolie à l'année qui vient de s'écouler.

Je rêve d'une aventure de l'autre côté du continent, d'un appartement trop petit, d'un matelas sans sommier, de vêtements froissés, de concerts, de spectacles, de lumières tamisées, de fenêtres à guillotine, de pain blanc et de beurre de peanut, de livres ouverts, de dictionnaires cornés, de courrier ignoré, de thé fumant et d'une machine à écrire partagée.

Je rêve de la pluie aussi. Lourde et sonore contre la fenêtre. De celle qui fait remonter les odeurs de la terre. Qui rapproche les amants et amuse les enfants.

Je rêve d'une aventure avec toi.

lundi 21 janvier 2013

Il y a ces règles qu'on ne parvient pas à respecter.
Ces promesses non tenues.
Toutes ces choses qu'on dit mais qu'on ne pense pas.

Et tout ce qu'on tait. Juste pour continuer.

dimanche 20 janvier 2013

Alors que tu renais, je meurs.

C'est un cercle inévitable.

samedi 19 janvier 2013

S'écrouler sur une chaise entre deux morceaux entrainants et balayer la salle du regard. Vivre ce moment comme dans un film où tout se passe au ralenti. Constater que la plupart des gens présents n'était pas dans notre vie douze mois auparavant.
Trouver cela à la fois angoissant, et excitant.

Faire preuve de paresse. Considérer la bulle suffisante.
Arrêter de penser, d'analyser. Poser ma tête sur cette épaule volée.

Repartir danser.


dimanche 6 janvier 2013

Une madeleine parmi des milliers


Les gaufres à la bière évoquent le bonheur parfait de l'enfance. De leur confection après le repas du dimanche midi, à leur partage à 15h en famille, autour de la table de la salle à manger. Les grands yeux de mon cousin qui n'était jamais convaincu d'en avoir assez. Les blagues de mon oncle qui faisant semblant de voler le plat et le cachait sous la table. Et l'odeur si caractéristique qui emplissait la maison.
Le café frais. Les jus de fruits pour les plus jeunes. Sucre, Nutella, confiture.
Sucre évidemment. Réparti avec minutie dans chaque alvéole. Par gourmandise mais surtout par générosité. N'en oublier aucune. Pour que personne ne se sente délaissé.

Les gaufres à la bière du dimanche après-midi. Le temps suspendu. Un rituel rassurant. L'image d'un doux délice.
Les gaufres ou les liens familiaux.

Et hier, cette odeur caractéristique de ma vie française qui flottait autour de nous.
Simplicité de l'enfance retrouvée.
Plaisir partagé.

jeudi 3 janvier 2013

Certains auteurs ont su me faire rêver, grandir, ou encore réfléchir. Quelques-uns m'ont ouvert les yeux à d'autres façons de penser et de concevoir le monde. Nombre d'entre eux m'ont fait pleurer. Un petit groupe m'a grandement agacée. La plupart m'a tenue éveillée jusque tard dans la nuit, cachée sous les couvertes durant l'enfance, confortablement installée contre les oreillers à l'âge adulte. Je ne compte plus les soupirs prononcés ou les rires envolés. J'ai navigué sur leurs flots de phrases gourmandes et alléchantes, jusqu'à me noyer par instant, emportée vers des pays aux noms enchanteurs, vers des temps oubliés.

Aucun n'aura pourtant su résonner en moi comme le fait Philippe Delerm, vers qui je reviens inlassablement et avec délice.
Il y a chez Delerm cette recherche constante du bonheur, et cette acceptation presque joyeuse de la mélancolie sous-jacente qui l'accompagne.

Cette idée qu'être mélancolique n'est pas un obstacle à la vie.