dimanche 21 septembre 2008

Ce n'était sans doute pas une bonne idée, en effet.

Je n'ai jamais pédalé aussi vite avec autant de poids dans mon panier. Sans casque, les cheveux en bataille, le vent froid sur mon visage, j'ai dévalé les pentes à toute vitesse. Plaisir coupable. Bref sentiment d'être en vie.
Je suis arrivée devant la porte de chez moi sans m'en rendre compte. Le coeur près à bondir hors de sa cage. Le souffle court. La goutte au nez.
Mes mains et mes jambes tremblaient.
Trop d'émotions, de colère, de désillusions.

J'ai voulu effacer ces quelques heures. Effacer cet inconfort. Oublier les affronts, la gène, la culpabilité. Oublier la tristesse. J'ai voulu égarer ces sentiments trop intenses. Je me suis à peine égarée moi-même. Tout juste perdue quelques minutes dans les zigzags de la circulation, les lumières des voitures et les ombres des ruelles.

Je suis maintenant assise à mon bureau, devant l'écran de mon ordinateur, le regard fixé sur le curseur qui s'agite. J'écoute Sarah McLachlan.
Des bribes du passé remontent à ma mémoire. Odeur et sensations de ma première année de vie ici. Même fatigue, même colère, même impuissance qu'aujourd'hui. Pourquoi?


Il y a ces barrières qu'il ne faut franchir sous aucun prétexte. Ces lignes invisibles qui délimitent notre chemin.
Il y a cette part de l'autre qu'il ne faut pas connaître. Pas comme cela.
Il y a ces masques qu'il ne faut pas porter. Ces rires faux qu'il vaut mieux garder pour soi.
Et il y a surtout notre estime de nous-même qu'il ne faut pas piétiner. Jamais. Pour personne.

Suis-je assez forte pour cela?

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