dimanche 14 septembre 2008

Parachute

il est 6h07 et je somnole dans le bus intercommunal qui me conduit à la gare. mon visage est posé contre la fenêtre. près de mes lèvres, un petit nuage de buée se forme. il fait froid. les passagers ne parlent pas, ne lisent pas, ne mangent pas. ils finissent leur nuit.
Coldplay joue dans mes oreilles. tempo lent des matins gris. lumière clignotante au creux de l'hiver.
les paroles glissent sur moi comme les gouttes de pluie sur la vitre du bus. je rejoue une tragédie irréelle et insoluble. et je n'y comprends rien. je ne cherche plus à comprendre. la musique coule plus fort en moi et m'emporte dans une bulle protectrice.

il est 23h14 et je somnole devant mon écran d'ordinateur. le curseur clignote dans l'attente d'une parole, d'une phrase, d'un paragraphe. il n'y a pas grand chose à dire pourtant. la chaleur ici est étouffante. l'humidité, écrasante. pas un bruit dehors. les voisins dorment. la nuit est d'encre.
j'écoute encore Coldplay. il n'y a plus vraiment de tragédie. irréelle ou pas. juste cette lente mélancolie.

sept ans séparent ces deux instantanés kodak. que s'est-il passé entre les deux?

2 commentaires:

Anonyme a dit…

J'adore ce texte, la façon dont tu l'as haché, son tempo justement.

La Souris a dit…

ho! un nouveau lecteur égaré. ça me fait très plaisir de te voir ici.
fais comme chez toi!

et merci pour ton commentaire..;o)